Tous les développements de la crise sanitaire du coronavirus ne sont pas connus au moment où ces lignes sont écrites. Mais il est certain que nous vivons à la fois une tragédie et un moment de redéfinition des possibles. Le manque d’investissement dans les services publics, à commencer par l’hôpital, la destruction de la biodiversité et plus généralement l’action humaine sur l’environnement sans doute à l’origine de nouveaux virus, le sous-investissement dans la recherche, le développement effréné des échanges mondiaux pour maximiser les profits quel qu’en soit le coût social et environnemental et les conséquences sur les approvisionnements stratégiques (manque de masques, de respirateurs, …etc). Les dérèglements de ce monde font système, ils éclatent au grand jour de la plus tragique des façons mais ils sont aussi porteurs de prises de conscience. Dans ce contexte, E. Macron a déclaré qu’il faudrait « tirer toutes les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour » et que « des biens et des services doivent être placés en dehors des lois du marché ».
Paroles verbales de la part de celui qui, déjà au moment des « gilets jaunes », disait que « rien ne serait plus comme avant » et décrétait un « acte 2 du quinquennat » dont on pût vite constater l’inefficience avec la réforme des retraites ? Assurément, et nous n’aurons pas la naïvité de nous satisfaire d’un discours qui reste théorique et prononcé au plus fort d’une crise. Mais qu’E. Macron soit contraint à ces déclarations nous appelle aussi à amplifier encore nos mobilisations pour davantage de justice sociale et de protection de toutes et tous : nos combats pour davantage de solidarité sont les seuls porteurs d’avenir.