La FSU a pour ambition une école émancipatrice pour toutes et tous les élèves.
Mais cette ambition ne peut être atteinte sans moyens à hauteur des besoins des élèves.
Retour sur le contexte général de l’inclusion, les ULIS, pour les élèves qui relèvent du champ du handicap, et les UPE2A, pour les élèves allophones arrivées en France depuis moins d’un an (ou moins de deux ans pour les enfants non scolarisés antérieurement).
Contexte général de l’inclusion
La FSU a une nouvelle fois alerté M le Recteur sur l’épuisement professionnel des collègues dans les écoles et établissements de notre académie.
L’école est confrontée à des problématiques importantes qui ne cessent de s’accentuer :
– de plus en plus d’élèves dès la maternelle présentent des troubles importants,
– de nombreux élèves ne disposent pas des interventions des services médico-sociaux en raison des déserts médicaux et du manque de moyens dans les structures spécialisées,
– des élèves ayant des troubles du comportement et de la conduite mettent en difficulté les équipes et dégradent les conditions de travail et par conséquence la santé et la sécurité des personnels.
– l’absence de prévention de la part des secteurs sociaux et médicaux font que des enfants se retrouvent en situation de handicap.
Nous avons rappelé que la FSU partageait les principes de la loi de 2005 sur l’inclusion scolaire mais que l’école ne pouvait ni répondre à l’absence de soins et de suivi éducatif, ni accueillir des enfants qui ont des notifications pour un institut spécialisé.
La FSU a dénoncé le manque d’AESH pour ces missions, leurs mauvaises conditions de travail et de rémunération.
Nous avons également indiqué l’urgence d’un véritable maillage, par nos collègues des RASED, de toutes les écoles. Il est indispensable de recréer des postes de réseaux pour mettre en place une véritable politique de prévention.
M le Recteur a indiqué que l’éducation Nationale avait fait d’importants efforts collectifs sur la question de l’inclusion mais que la « demande » était trop importante pour les établissements scolaires. Il se questionne sur le fait qu’il soit possible de faire finalement de l’inclusion partout et que l’inclusion devrait se faire avec des temps en classe et des temps dans les instituts spécialisés.
Le Recteur souhaite faire un point sur les différents dispositifs mis en place dans nos 6 départements (EMAS, ASIC, PAS…). Un groupe de travail devrait se tenir sur ce sujet.
Dispositif ULIS :
La FSU a rappelé la nécessité d’ouvrir des ULIS collège : plus de 550 élèves notifiés (chiffres du rectorat) ne peuvent bénéficier d’une scolarité adaptée à leurs besoins (116 dans le 41, 345 dans le 45, 81 dans le 37 et 13 dans le 28). Cette situation est en partie liée à l’absence d’anticipation de la montée des élèves « ULIS école ». Il y a urgence à trouver des solutions y compris au cours de cette année scolaire.
Le Recteur a reconnu que la demande de scolarisation est bien plus forte que ce que l’institution peut absorber. Interrogé sur la priorisation des moyens, il a répondu que la priorité doit aller à l’ouverture de dispositifs ULIS plutôt qu’à l’ouverture de postes de conseillers pédagogiques.
La FSU, qui avait fortement dénoncé l’utilisation de moyens pour l’ouverture de postes de conseillers, se satisfait de cette position.
Des ouvertures d’ULIS professionnelles sont également indispensables pour permettre aux élèves d’ULIS collège de poursuivre leur scolarité. En parallèle, il est nécessaire d’ouvrir des CAP puisque les élèves d’ULIS pro sont en inclusion totale dans ces classes. La FSU a donc porté la nécessité de retravailler la carte des formation en ayant à l’esprit cette problématique.
Pour la FSU, il y a une vigilance à avoir sur la montée des cohortes « ULIS école », « ULIS collège » et « ULIS lycée » : en effet, certain·es élèves, faute d’information ou d’aide apportée aux familles pour constituer les dossiers, sont scolarisé·es dans les classes ordinaires lors de leur passage dans un établissement du niveau supérieur.
Dispositif UPE2A
La FSU a dénoncé le manque de moyens alloués aux élèves allophones auxquels l’institution ne délivre pas les heures d’enseignement de français inscrites dans la loi. Certains CFA du privé surfent sur ce « désengagement » de l’Éducation Nationale en proposant un nombre important d’heures de français aux jeunes allophones qui s’inscrivent dans leurs formations.
La FSU a demandé à poursuivre le travail engagé l’an dernier sur les UPE2A du 2nd degré et à se saisir du dossier UPE2A dans le 1er degré.
L’an dernier, des avancées ont été obtenues notamment avec la création de 450 heures postes au niveau du rectorat pour les collègues coordonnateurs en collège. L’objectif de la FSU est d’obtenir une dotation d’un poste dans chaque établissement.
Le recteur confirme le maintien des Groupes de Travail UPE2A 2nd degré et reconnaît le besoin de s’emparer de cette question dans le 1er degré. Une réunion Recteur/IA aura lieu en décembre sur cette question.