Marseille, le 2 septembre 2021
Communiqué de la FSU13
Après les annonces sur les écoles, déception et colère en même temps chez les enseignants !
Alors que les enseignants et les familles attendaient avec espoir des moyens substantiels pour la
rénovation des écoles délabrées de Marseille, le Président de la République répond en faisant des élèves
marseillais des cobayes pour le laboratoire de la déréglementation de l’éducation nationale. La FSU13
refuse que l’état des écoles de Marseille soit le prétexte à de nouvelles dégradation du service public
d’éducation.
Pas de « plan » pour les écoles
E. Macron s’est refusé à annoncer un plan de financement de la rénovation au motif que ce n’est pas de
la compétence de l’État, tout en laissant miroiter des moyens de façon confuse, à rebours de l’exigence
des personnels et des parents de moyens chiffrés, et d’une programmation concertée. Pire il laisse
entendre que la situation marseillaise est de la responsabilité des personnels municipaux ! La FSU
connaît les difficultés liées à la gestion des personnels de la ville de Marseille et au clientélisme, mais
on ne voit pas le rapport en l’occurrence avec l’état du bâti des écoles, leur insalubrité et leur
délabrement.Pour la FSU l’État doit donner les moyens de financer la rénovation des 174 écoles délabrées, et aider à
la construction de la dizaine d’école manquantes dans le centre ville.
Recrutement des personnels par les directeurs : où est le rapport ?
Autre responsabilité pointée par le Président, celle des enseignants qui seraient absents des écoles
difficiles. Pour la FSU ces propos sont insultants, ce sont les mêmes enseignants qui pendant les
périodes de confinement organisent des collectes alimentaires pour les élèves dans le besoin, se
présentent en surnombre pour accueillir les enfants de soignants, et se démènent au quotidien pour faire
réussir leurs élèves dans des conditions scandaleusement dégradées, non loin des trafiquants de drogue
et de la violence !
Il annonce des écoles laboratoires dans lesquelles les enseignants seraient recrutés par les directeurs.
Dans une ville gangrénée par le clientélisme, créer du recrutement local est quand même une drôle de
solution. Au-delà, cela correspond à une volonté politique présente depuis le début du quinquennat, qui
tend à donner aux directeurs une autorité hiérarchique sur leurs collègues, à rebours de ce que
demandent les enseignants, qui se sont mobilisés à plusieurs reprises à ce sujet.
Saupoudrage dans le second degré
Alors que depuis des années l’académie d’Aix Marseille perd des postes de professeurs de collèges et
de lycées alors même que le nombre d’élèves augmente, alors que le taux d’encadrement moyen est
inférieur aux académies comparables (26 en collège à Aix Marseille contre 24 en région parisienne),
que les collèges et les lycées sont en nombre insuffisants, notamment dans les quartiers les plus
populaires de la ville, le Président met l’accent sur des structures telles que les micro collèges ou
lycées, qui ne concernent par définition qu’un tout petit nombre d’élèves. Notre académie, les Bouches
du Rhône et Marseille ont besoin d’un plan de rattrapage des postes pour améliorer le taux
d’encadrement, diminuer le nombre d’élèves par classe
Au-delà, nous dénonçons avec force l’instrumentalisation de la situation marseillaise pour imposer des
orientations en matière de politique éducative qui font éclater les cadres communs, cherchent à mettre
les personnels en concurrence les uns avec les autres. Ces annonces font figure de premier discours
programmatique à moins d’un an de la présidentielle.
La FSU pèsera de tout son poids pour empêcher ces annonces de se concrétiser à Marseille comme
ailleurs, et continuera de demander des moyens pour garantir à tous les élèves un même droit à
l’éducation, et pour améliorer la rémunération et les conditions de travail des enseignants.
Elle appelle les responsables politiques à ne pas s’égarer dans des expériences douteuses et à se
concentrer sur les vraies urgences, à commencer par la rénovation des écoles.