À l’image de la médecine de notre région, c’est un véritable désert médical auquel nous sommes confrontré·es dans notre académie.
Médecine du travail
Le dernier médecin du travail en poste a démissionné en cette rentrée. L’académie ne bénéficie donc d’aucun·e médecin du travail depuis la rentrée, d’aucun·e infirmièr·e en santé et travail depuis des années. Notre service de prévention est donc vide de tout personnel qualifié !
Pour rappel, le médecin du travail est chargé de la surveillance médicale des personnels affectés dans les services, les établissements et les écoles de l’académie dans le périmètre géographique qui lui est attribué dans sa lettre de mission. Il assure le suivi des personnels en difficulté à leur travail pour des raisons de santé. Il préconise les adaptations du poste de travail, des techniques et des rythmes de travail permettant le maintien dans l’emploi. Il assure un suivi médical particulier des personnels bénéficiaires de l’obligation d’emploi et des agents exposés à des risques professionnels.
Il conseille le service de gestion des ressources humaines dans ses missions d’accueil des personnels en situation de handicap ou de reclassement. Il est sollicité sur les dossiers soumis à l’avis des instances médicales.
Les personnels en situation de handicap, bénéficiaires de l’obligation d’emploi, les collègues souffrant de pathologies nécessitant des adaptations temporaires du poste de travail ou des adaptations de retour à l’emploi sont les premières victimes de l’absence de toute médecine de prévention dans l’académie. Sans compter, l’absence de toute réelle politique de prévention en santé et de suivi médical des agent·es…
Ce sont aussi les conditions de travail de ces médecins qui pèsent aujourd’hui : absence de logiciel de gestion en santé des personnels, charge de travail énorme pour 42 000 agent·es, perte de sens du métier (avec des préconisations qui peuvent ne pas être suivies d’effet).
La FSU exige des moyens humains et matériels afin de rendre effective une véritable politique de santé et de prévention des personnels. Nous souhaitons qu’un travail approfondi soit mené sur ce service afin de permettre aux personnels de bénéficier d’un réel service de santé au travail, comme les autres salarié·es.
Médecine scolaire
Concernant la médecine scolaire, il manque plus de 20 médecins pour couvrir les postes budgétés, sans même parler de couvrir les besoins réels. La rémunération des médecins scolaire explique pour une grande partie les difficultés de recrutement.
Pour rappel, le médecin de l’éducation nationale réalise des visites médicales afin de mettre en place des actes de prévention nécessaires au suivi des élèves, qui ont pour objectifs principaux le diagnostic médical des difficultés susceptibles d’entraver la scolarité des élèves, l’adaptation de la scolarité aux besoins des élèves avec des aménagements concertés avec l’équipe éducative et le suivi des élèves ayant des besoins spécifiques.
Les élèves de lycées professionnels doivent obligatoirement avoir une visite médicale effectuée par un médecin scolaire afin d’obtenir une dérogation de l’inspection du travail pour travailler sur les machines dangereuses y compris dans les ateliers des lycées (que ce soit des perceuses, des presses hydrauliques,des fraiseuses, pétrin à boulangerie, etc).
C’est le quotidien de l’ensemble de nos élèves qui est impacté par l’absence de médecins scolaires. La disparition de celleux·ci entraîne un glissement des tâches vers d’autres personnels, comme par exemple la mise en place des PAI qui se reporte petit à petit sur les personnels infirmiers.
Parce que la santé des élèves est un des déterminants majeurs de la réussite scolaire, la politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves doit rester une mission de l’École, colonne vertébrale de la République. La FSU refusera un scénario de décentralisation de la santé à l’École qui s’entendrait sur la totalité du champ, médecins et infirmier.es y compris dans les établissements scolaires.