Alors que certaines mouvances extrémistes appellent les parents d’élèves à retirer leurs enfants de l’école ou s’en prennent aux locaux syndicaux (Orléans) ou aux bibliothèques (Tours) pour refuser la prétendue « théorie du genre », la FSU apporte tout son soutien aux personnels et propose des outils pour les enseignants.

Instrumentalisation de L’École par l’extrême droite, ça suffit !

DECLARATION FSU AU CSE DU 13 FÉVRIER 2014

Certaines mouvances extrémistes appellent les parents d’élèves à retirer leurs enfants de l’école une journée par mois pour refuser la prétendue « théorie du genre » en s’appuyant sur une propagande mensongère et calomnieuse . Cette campagne agressive et réactionnaire, qui vise à effrayer les parents d’élèves, a malheureusement eu de premiers effets dans certains établissements scolaires avec parfois des chiffres d’absentéisme importants.

La prétendue « théorie du genre », tout comme son application à l’école, sont de pures inventions. La FSU s’indigne de la confusion, volontairement entretenue qui nuit au souci légitime du service public d’éducation de lutter contre les discriminations filles/garçons.

Après les mobilisations contre l’ouverture du mariage à tous les couples, les mouvements extrémistes déplacent leur combat sur le terrain de l’école. Ils s’en prennent au dispositif « ABCD de l’égalité », destiné à lutter contre les stéréotypes de sexes à l’école primaire, mais aussi aux bibliothèques et à leurs ouvrages, et remettent en cause toute éducation à l’égalité et au respect, ainsi que l’éducation affective et sexuelle. En fait c’est l’égalité qu’ils refusent ! En assignant les enfants à des rôles strictement définis par leur sexe, ils leur dénient le droit à l’épanouissement personnel, le droit d’affirmer leurs goûts, de choisir leurs loisirs, leur métier…Ils portent atteintes aux conditions de démocratie et de liberté. Ca suffit !

C’est bien le rôle de l’école de lutter contre les préjugés et les stéréotypes facteurs d’inégalités, d’exclusion et parfois même de violence. C’est aussi le rôle de l’école de former les futur-es citoyen-nes aux valeurs d’égalité entre les filles et les garçons. L’éducation à l’égalité et à la sexualité, présente depuis longtemps dans les programmes de l’éducation nationale, ne doit pas être remise en cause !

La FSU n’acceptera pas que l’Ecole soit le terrain d’une instrumentalisation des élèves et des familles à des fins partisanes. Elle dénonce cette tentative visant à saper la confiance entre l’école publique et les parents. La FSU estime qu’il serait dangereux pour les élu-es de jouer avec l’Ecole en cautionnant ces actions. Il est nécessaire de rétablir la confiance en l’Ecole. Celle des familles est essentielle et indispensable à la réussite des élèves.

La FSU apporte son soutien aux équipes éducatives confrontées à cette action « JRE », aux personnels des bibliothèques qui ont pu être visés, ainsi qu’à la FCPE et à ses représentant-es ayant reçu des menaces explicites.

A consulter :
- Le tract distribué devant certaines écoles primaires de ToursRetour ligne manuel
- Théorie du genre : quelques réponses à apporter aux parents d’élèvesRetour ligne manuel
- « L’école est engagée dans la lutte contre les inégalités entre les sexes depuis trente ans » Le Monde du 13/02/14

Quelques réponses pour les parents

Si l’école travaille sur les stéréotypes filles-garçons, c’est pour qu’ils ne soient pas un carcan pour les enfants, et qu’ils ne limitent pas leur épanouissement personnel de filles ou de garçons. On ne met pas dans la tête des enfants qu’ils pourraient choisir leur sexe ! Leur identité ne sera pas brouillée, ils pourront au contraire mieux s’affirmer individuellement : on leur montre qu’être fille ou garçon ne doit pas forcément conditionner leurs choix de loisirs, de lectures, de sports, de métiers…

La « complémentarité des sexes » est un mythe, chaque fille, chaque garçon est un être unique, et il n’existe pas de particularités de goût, de caractère ou d’aptitude qui seraient partagées par toutes les filles ou par tous les garçons.

L’éducation à l’égalité et l’éducation à la sexualité existent depuis longtemps à l’école, il n’y a rien de nouveau (Cf. textes officiels en annexe). Il ne s’agit pas de parler de pratiques sexuelles, encore moins de faire des démonstrations ! C’est une éducation au respect entre les sexes, afin de prévenir et d’empêcher les violences sexistes et les abus sexuels, doublés de quelques notions de science sur la reproduction animale et humaine.

Quant à faire la promotion de l’homosexualité, cela ne tient pas : on ne choisit pas d’être homosexuel-le, ni hétérosexuel-le d’ailleurs. Donc parler de couples homosexuels, c’est parler d’amour, d’affection (et non de pratiques, là encore), et cela n’aura pas de conséquences sur l’orientation sexuelle des enfants. En revanche, cela peut éviter des suicides pour celles et ceux qui se découvriront homosexuel-les à l’adolescence.